mardi 30 août 2016

Au seuil de la forêt - Ma découverte du Twitter littéraire

rentrée sur les réseaux sociaux
(Oui, je sais, nous sommes le 30 août, et nous ne serons pas en automne avant plus de 20 jours. Laissez-moi).


Je me suis souvenue que j'avais rencontré avec une de mes amies (aujourd'hui Olive sur Twitter), il y a quelques années, une booktubeuse bien connue nommée MargaudLiseuse. J'avais découvert sa chaîne et je ne ratais aucune de ses vidéos. Je me suis abonnée à son compte, ai suivi des comptes qu'elle suivait, ai découvert d'autres chaînes au hasard. Peu à peu, j'ai fait mon chemin dans la sphère littéraire. 


Il y a un an tout juste, je changeais de compte Twitter pour créer celui que j'ai actuellement.

J'avais mûri cette décision pendant tout l'été. Cela faisait plusieurs années pourtant que j'y réfléchissais : je n'osais plus poster de messages personnels, faire du bruit m'effrayait. La plateforme me rendait en fait de plus en plus mal à l'aise. 

De plus en plus, je ressentais le besoin de créer un nouveau compte. 




Lorsqu'en 2009 je m'étais inscrite, j'étais venue pour découvrir un nouvel univers, et sur ce point précis, je n'avais pas été déçue. Chaque jour, j'apprenais, je découvrais. Twitter a fait naître en moi mon militantisme sur des sujets divers, comme le féminisme, les questions sociales et politiques. 

Mais désormais, j'étouffais. Je n'osais plus m'exprimer. Poster un message me donnait l'impression que le couperet du Jugement dernier s'abattrait sur moi. Aujourd'hui je me rends compte que mon impression était sûrement exagérée. Je n'ai jamais su réellement comment j'en étais arrivée là, mais je soupçonne les nombreuses altercations qui avaient lieu d'en être à l'origine. Le plus déprimant était de voir, alors que nous luttions pour la même cause, combien les gens pouvaient être en eux d'une violence inouïe pour une maladresse, un message de travers. Certaines connaissances étaient jugées, condamnées, puis bannies des cercles qu'elles avaient jadis fréquentées. Je ne voulais pas qu'on m'éjecte de la même façon. Alors, j'ai fini par taire mes révoltes

Puis un jour, pour la première fois depuis un moment, j'ai envoyé un message à quelqu'un que je connaissais, un peu influente. Un petit rien, un trait d'humour ridicule. Elle m'a répondu avec une grande sécheresse, elle qui avait toujours été polie avec moi. Je savais que ce n'était pas dirigé contre moi. Je le savais : mais d'un coup j'ai senti quelque chose se serrer en moi. Puis mes terreurs ont éclatées, j'ai voulu fuir ce que j'avais construit, j'ai créé un nouveau compte et ai passé l'ancien en privé tout en me jurant que plus jamais je n'y retournerai. 

Mes problèmes professionnels et personnels n'étaient également pas pour rien dans ce changement. Je souhaitais retrouver ce qui m'avait animé, autrefois, et que j'avais abandonné au profit des cours, du travail, des amis. Je suis retournée à ce qui représentait pour moi ma base : la lecture. Mais je souhaitais en parler avec des passionnés. En bref, je voulais voir Twitter d'une façon positive.


Et c'est un tout autre univers que j'ai découvert. Un univers où je me sentais bien, où j'avais le droit d'être moi. Où les gens discutaient de livres à longueur de temps. Certes, je n'arrivais toujours pas à écrire sur un blog, comme beaucoup le faisaient. Je les enviais un peu de leur talent, et d'arriver à faire partie d'une communauté d'une façon plus profonde. Mais en attendant, je discutais avec des gens passionnants, qui possédaient une culture que je n'avais pas sur des tas de sujets : les comics, les livres young adult, les bd... tout cela me fascinait. Peu à peu, je me suis remise à relire les livres à un rythme plus soutenu, à retrouver les émotions de mes dix ans, lorsque je dévorais les livres sans me préoccuper de rien. A mon tour, j’ai pu m’exprimer sur mes lectures. A aucun moment, je n’ai senti le moindre jugement sur ma culture et mes choix.

J’avais enfin le droit d’être là. J’avais une place légitime sur les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, je parle toujours de livres, mais je parle d’autres choses aussi. De sujets qui me passionnent, de mes nombreux doutes. Aujourd'hui, je peux de nouveau parler féminisme sans avoir peur de raconter des bêtises. Aujourd’hui, je peux parler directement à d’autres personnes sans réfléchir trois ans durant, ne plus me dire que vous allez mal l’interpréter. Je peux vous parler de moi, sans avoir l’impression que je gêne. Et c’est tellement plus que je n’ai obtenu de la vie réelle.

Inconsciemment, je rajoute le vous, car c’est à vous qu’est destiné ce message. A ceux qui me suivent sur Twitter, bien entendu, mais aussi à ceux qui font partie de la communauté littéraire. Sans le savoir, vous m’avez aidé dans une période difficile de ma vie.

Maintenant que je sais que j’ai le droit d’exister, j’ai envie de prendre plus de place. C’est ce pourquoi j’ai créé cet espace : j’espère qu’il vous plaira. Il est un peu vide pour le moment, mais j’ai pas mal de fichiers Word qui attendent que je les complète.

Bienvenue dans l’antre de la sorcière.

Bienvenue dans mon univers.

Bien à vous,
A Winter Witch.




8 commentaires:

  1. J'ai hâte de te découvrir un peu plus à travers ton blog ! Bon courage, sois toi-même ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci à toi pour ton message :)
      Me montrer sous mon jour réel, c'est le but que je me suis fixée sur Twitter. Je ferai tout pour qu'il en soit de même ici !

      Supprimer
  2. Un beau message pour ouvrir ton blog ! J'ai hâte de voir ce que tu nous réserves pour la suite :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci à toi d'être venue dans mes terres. J'ai quelques idées, j'espère que cela te plaira =)

      Supprimer
  3. Bienvenue dans cette aventure passionnante :)
    Bonnes lectures!

    RépondreSupprimer
  4. Merci de ton commentaire, qui va me permettre également de découvrir ton blog !

    RépondreSupprimer
  5. Notre parcours est étrangement similaire au tien — peut-être est-ce pour cela que je te suis timidement depuis un moment. J'ai presque l'impression de me lire. Malheureusement, je ne pense pas que cette agressivité que tu as perçue était imaginaire... Parfois, il y a des communautés avec lesquelles nous sommes globalement d'accord qui agissent d'une façon qui nous met mal à l'aise. Il faut se ressourcer. Heureuse que tu aies pu le faire. Et heureuse de te lire ici aussi désormais.

    RépondreSupprimer
  6. Je pense que Twitter peut être un lieu extrêmement anxiogène. J'ai l'habitude de penser que les réseaux sociaux m'ont beaucoup apporté en terme de militantisme, mais les points négatifs deviennent de plus en plus présents et je trouve ça difficile à gérer. J'espère que tu trouves aussi de quoi te ressourcer :)
    Merci en tout cas pour ton gentil message qui m'a fait très plaisir !

    RépondreSupprimer